Une journée éthologique

Cette approche nous est présentée par Valérie DESCHAMPS. Cette jeune femme, cavalière seulement depuis l’âge de 22 ans c’est totalement investie dans cette science du comportement équin. Ayant eu des mésententes avec l’animal « cheval » elle s’est tournée vers le mulet. Après son apprentissage et sa formation au Haras de la Sense débuté en 2000 (une semaine de stage tous les deux mois pendant deux ans) elle a participé à des colloques, à des cours à l’Université de Rennes et pour finir a même été en Pintagonie pour mettre en pratique ses outils sur des chevaux sauvages, afin de voir si le résultat était au bout. Aujourd’hui elle organise donc des stages et participe a des journées d’approche pour les écoles professionnels et pour les associations.
L’Ethologie est la science du comportement.
. Etude des processus d’apprentissage
. Etude de la vie sociale
. Etude de la communication
. Etude du comportement.

Son intervention a débutée ce samedi 15 septembre 2007 vers 9 h 30 par une présentation de son parcours professionnel.
Nous avons ensuite abordé la partie théorique via un diaporama, composé comme suit :
Rappel de l’évolution du cheval : Rencontre avec l’homme 400 ans avant JC, il y a 500 ans, début de la sélection génétique
Les chevaux sauvages aujourd’hui : ce ne sont pas de réels chevaux sauvages car ils ont tous été réintroduits dans le milieu naturel par l’homme.
Principales races actuelles : le mustang, le Namibien, le Brunbies, le Prejwalski, le Tarpan.
Le comportement des chevaux en milieu naturel :
Le mode de vie : Les chevaux ont besoin d’un espace vitalde 1 à 10 km², ils vivent en harem composé d’un étalon, dont le rôle est d’assurer la descendance, la sécurité, la cohésion du groupe, de 2 à 4 juments et leur poulain. Il y a aussi des groupes de jeunes célibataires. Dans ces groupe s'il y a une hiérarchie, mais celle-ci n’est pas une pression au quotidien. Il y a le dominant (l’égoïste), les leaders (ceux qui ont de bonnes idées et qui sont imités parles autres sans se rendre compte).
L’emploi du temps : l’activité principale est l’alimentation 13 à 15 h 00. Vient ensuite le repos pour 5 à 6 h 00, la vigilance qui représente 1 h 30 pour les juments et le double pour l’étalon. Les déplacements d’environ 2 h 00 décidés par la jument dominante avec l’étalon à l’arrière pour assurer la cohésion et la sécurité.
Les signes de communication :
Visuels : les postures
Olfactives : urines et crottins
Tactiles : les contactes
Vocaux : très peu utilisés.

Comparaison de la vie: en milieu naturel et la vie domestique, elle nous détaille les différences entre ces deux milieux, de la saillie jusqu’à la retraite.

Une petite phrase dit :

« dans tout cheval sauvage il y a un gentil cheval qui sommeille,
dans tout cheval domestique, il y a un cheval sauvage »

Présentation de différentes théories d’apprentissages.
Les règles pour une désensibilisation : l’humain doit être décontracté, il faut cesser l’action dès que le cheval se décontracte a son tour.
Il faut respecter le principe des 3 R => Rythme , Retrait, Repos.
Les chuchoteurs :
Tom Dorrance, Ray Hunt, Monti Roberts, John Lyons, Pat Parelli.
Les principes de l’éthologie :
Agir sans peur, ni colère, ni montre, ni égo.
Etre calme et efficace
Le cheval pose deux questions :
* Vas-tu me manger ?
* Qui fait bouger qui ?
Il doit y avoir deux principes entre l’humain et le cheval : la confiance et le respect. Ces deux éléments sont en perpétuelle balance.
Cette première partie théorique s’est terminée vers 12 h 45.Cela nous a déjà fait comprendre le bouleversement quel’homme entraîne en intervenant dans la vie d’un cheval. Après chaque chapitre, Valérie nous laissait intervenir sinous le souhaitions.

Nous avons ensuite fait une pause déjeuner conviviale.

Nous avons repris vers 14 h15, la partie pratique de la journée. Valérie nous à donc expliqué sa méthode en nous montrant les outils qu’elle utilisait. Elle nous a parlé des 7 jeux auxquels il faut avoir gagné pour avoir la confiance et le respect mutuel.

Le premier cheval est arrivé :
Cette jument de 6 ans rencontrait des problèmes d’attention. Effectivement, son regardallait partout sauf sur Valérie. Elle a commencé son travail avec elle et s’est très vite rendue compte qu’elle ne respectait pas sa « bulle », c'est-à-dire une certaine distance de sécurité entre elle et la jument. Il a fallu déjà lui apprendre à tenir cette distance. Elle a vérifié si elle avait été désensibilisée en pratiquant quelques touchés avec la chambrière. Cela allait. Elle a ensuite longé la jument en faisant bouger un coup ses postérieurs et un coup ses antérieurs, des deux côtés et là ça a été très dur car la jument avait du mal à se connecter sur l’humain au bout du fil. A force d’insister,l’attention est enfin arrivée et la jument était plus calme. Ce qui a, je pense un peu étonné tout les participants,c’est que l’éthologie n’est en aucun cas une méthode douce. L’utilisation du stick va en croissant
Le deuxième cheval, une jument également, avait un problème avec la mise de son filet et en règle générale tout ce qui touche sa tête. Dès son arrivée dans la carrière Valérie a constaté le même problème que précédemment. La jument n’avait pas la notion de distance de sécurité. Elle « se collait» à Valérie. Elle lui a donc donné cette notion et cela n’a pas été si facile. Elle est aussi passée par la désensibilisationet les déplacements, pour dire qui fait bouger qui. Elle a ensuite commencé à toucher la jument sur toute la tête y compris la commissure des lèvres et la jument s’est laissée faire. Elle a ensuite demandé à la jument de baisser la tête avec une certaine technique et une fois la position souhaitée obtenue elle lui a présenté le filet qu’elle a mis sans aucun problème. Elle l’a fait deux fois et sa propriétaire est venue aussi le faire sans problème. Elle lui a aussi donné une technique pour donner le vermifuge. On ne croyait pas du tout qu’elle avait un problème avec le filet.

Le troisième cheval (joséphine) était réfractaire au van. Notre jument était d’ailleurs arrivée la veille après 25 km de ballade. Il a été constaté le même problème que les deux autres : pas de respect de la distance. La jument étant très stressée, Valérie a du lui inculquer ses codes, mais avec moins de virulence que pour les deux autres. La partie ne semblait pas gagnée car la jument de voulait pas se donner. Une fois obtenu, elle a vérifié que la jument n’avait pas peur des passages étroits. Puis elle lui a fait traverser le pont aux deux mains avant delui demander de monter dedans. La jument est montée mais reculait tout de suite. Aussi, Valérie a dit qu’il fallait lui faire comprendre que le bien être était dedans, cela en tapotant sur l’arrière main avec la chambrière dès qu’elle rentrait de nouveau, la chambrière caressait la jument. L’exercice a été répété avec nathalie qui a réussi au bout de deux fois.Il faut surtout récompenser le cheval avec de la nourriture. Joséphine est repartie le soir en van.
















Cette journée nous a montré que bien qu’il n’y ai aucune règle, l’approche éthologique du cheval prouve que notre compagnon préféré a finalement besoin qu’on lui montre qui nous sommes pour nous donner sa confiance et qu’apriori, il faut être son dominant et son leader. Après une intervention comme celle là, on se remet tout de même en cause face à nos pratiques et cela nous donne envie d’en apprendre plus sur cette méthode.